VIH : Bonne nouvelle pour le monde, un médicament à l'étude présente des résultats encourageants
Le produit développé par la société Abivax s'attaque aux
cellules "réservoirs" dans lesquelles se cache le virus, qui ne peut
être détruit par les traitements actuels.
Ceci pourrait être une avancée majeure dans la recherche d'un
traitement plus efficace contre le virus du Sida. La biotech française
Abivax a dévoilé mardi de nouveaux résultats cliniques son candidat-médicament
contre le Sida, qui confirment son potentiel thérapeutique selon la
société.
Comme le rappelle Franceinfo, le traitement actuel, la
trithérapie, associe trois médicaments qui empêchent la multiplication du
virus, mais ne le détruit pas. Ce dernier reste ainsi présent au niveau de
cellules "réservoirs". Ce sont ces cellules auxquelles s'attaquent le
médicament d'Abivax.
Abivax estime avoir obtenu pour la première fois avec ce
médicament une réduction de ces réservoirs viraux. Sur un groupe de 14 patients
chroniques atteints du VIH et traités avec la molécule d'Abivax ABX464 en plus
de leur médicament antirétroviral ordinaire, la moitié d'entre eux ont vu leur
charge d'ADN viral baisser de 40% en moyenne (pour des résultats allant de -27%
à -67%) après 28 jours de traitement, selon un communiqué.
Par ailleurs, ABX464 a été "bien toléré" par les
patients, "aucun effet secondaire indésirable grave" n'ayant été
constaté durant l'étude, dont le caractère non-nuisible du traitement était le
critère principal, selon le communiqué.
"Plus de recherches seront nécessaires"
Le chemin est toutefois encore long avant que le médicament
puisse prétendre à être un élément clé de guérison. L'étude ne portait en effet
que sur un nombre réduit de patients, 30 au total. Reste également à augmenter
la réduction de la charge virale, et à en assurer des effets sur le long terme.
Pour l'heure, le médicament n'a pas empêché le rebond de la charge virale 13
jours en moyenne après l'arrêt du traitement, une durée quasi équivalente à
celle du groupe de patients sous placebo.
Les premières données sont "encourageantes" mais
"de toute évidence, plus de recherches et plus de résultats cliniques
seront nécessaires" avant de pouvoir aller en phase III, "d'ici fin
2018 ou plus vraisemblablement 2019", a déclaré mardi Hartmut Ehrlich, le
directeur général d'Abivax, lors d'une conférence de presse à Paris.
De nouveaux résultats attendus au troisième trimestre
Abivax compte attendre d'arriver aux portes de la phase III pour
nouer un accord de co-développement et de licence commerciale avec un grand
laboratoire pharmaceutique présent dans le domaine du Sida, afin "de
maximiser la valeur" de son produit d'ici là, a-t-il également
souligné.
Dans l'immédiat, la prochaine étape consistera à évaluer l'effet
d'ABX464 sur les réservoirs du VIH dans les tissus de l'intestin, sur une
période prolongée de traitement, de 56 ou 84 jours. À présent, il faut voir si
cela se confirme dans d'autres réservoirs, puisque le virus se niche partout
dans le corps", affirme le docteur Jean-Marc Steens, directeur médical
d'Abivax, auprès de Franceinfo.
Les résultats préliminaires de cette nouvelle étude, qui a déjà
débuté, sont attendus au troisième trimestre 2017.
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