200 Millions de femmes et Filles ont subi des mitilations génitales feminines en 2016
Selon un nouveau rapport de l'INED, 200 millions de femmes
et de filles
ont subi des mutilations génitales féminines en 2016 : 30
pays, principalement africains, sont concernés.
Considérées depuis décembre 2012 comme « une violation
des droits humains et une atteinte grave à la santé des femmes » par
l'assemblée générale des Nations Unies, les mutilations génitales féminines
(MGF) rassemblent « toutes les interventions aboutissant à une ablation
partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre
lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins
non-thérapeutiques ».
Dangereuses pour la santé, ces pratiques ancestrales sont
également dévastatrices d'un point de vue psychologique. L'Organisation
mondiale de la santé (OMS) classe d'ailleurs les conséquences des mutilations
génitales féminines pour la santé des femmes en trois catégories : des
risques immédiats (douleurs, hémorragies, risque de rétention urinaire,
infections), des risques sanitaires à long terme (infections pelviennes,
stérilité, difficultés menstruelles, incontinence,
problèmes durant la grossesse et l'accouchement) et des risques supplémentaires
de complications (stress post-traumatique et bien d’autres)
UNE PRATIQUE TRADITIONNELLE PLUTÔT QUE RELIGIEUSE
Dans une nouvelle étude, l'Institut National d'Études
Démographiques (Ined) publie un état des lieux des MGF dans le monde. On y
apprend déjà qu'en 2016, 200 millions de femmes et de filles ont subi des
mutilations génitales dans 30 pays - 27 États africains, plus le Yémen, l'Irak
et l'Indonésie. Par ailleurs, les experts estiment que 500 000 femmes et filles
sont exposées à un risque de mutilation aux États-Unis - le chiffre est
identique en Europe. Dans la plupart des pays, les MGF sont réalisées avant
l'âge de 10 ans, voire avant 5 ans.
Heureusement, les mentalités évoluent. Ainsi, au Libéria
(où 79 % des femmes sont excisées), 30 % des filles âgées de 15 à 19 ans sont
mutilées, contre 75 % des femmes âgées de 45 à 49 ans. En Égypte, 8 femmes
âgées de 15 à 49 ans sur 10 se disaient « favorables » à l'excision
en 1995, contre 6 sur 10 en 2008.
Une question religieuse ? Pas forcément, selon
l'enquête de l'INED : ainsi, les mutilations génitales féminines sont
aussi bien pratiquées dans les communautés de tradition chrétienne, juive,
animiste et musulmane. « L'origine - même incertaine - de ces pratiques
les fait remonter à l'Égypte antique, c'est-à-dire largement avant l'expansion
de l'islam » avancent les spécialistes, qui rappellent que les MGF
constituent une « question de santé publique et de droits humains à
l'échelle mondiale ».
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